Jardin Partagé

Campagne municipale de calomnies

Retour sur la dernière sortie de l’équipe de campagne de Mme Le Maire au jardin et quelques réponses aux calomnies colportées…

Ce samedi 22 février, rdv était donné au jardin partagé pour un temps collectif, afin de mettre un terme à la trêve hivernale imposée – mais pas assumée – par la municipalité, Peu après 14h30, alors que nous n’avions pas encore commencé à jardiner, c’est toute l’équipe de campagne de Carinne Juste que nous avons vu arriver, pancartes en main et agressivité en bouche. Une vingtaine de personnes déterminées à perturber le rdv collectif en répétant à l’envie mensonges et manipulations, à l’appui notamment d’un texte calomnieux à l’égard de notre association.

Ce texte distribué au sein du jardin débutait ainsi : « depuis quelques jours, une association revendique le monopole d’un jardin pourtant partagé ». Or notre position n’a pas changé depuis les premiers chantiers en 2015 : le projet a toujours été l’accompagnement d’une dynamique collective de quartier autour des pratiques de l’agriculture urbaine et la transmission de pratiques, afin que les habitants puissent se réapproprier et gérer cet espace de façon autonome. Aujourd’hui l’association de l’Autre champ est loin de revendiquer un monopole sur le jardin : elle œuvre au contraire aux bonnes conditions d’un passage de témoin entre elle et le collectif d’habitants (le Collectif du Ver galant, constitué en association) qui a construit et pris soin du jardin pendant ses 4 saisons d’existence.

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Le texte affirme plus loin que l’association « refuse que cet espace soit utilisé par le plus grand nombre ». Ce qui prête à rire tellement c’est à l’opposé des pratiques d’accueil à l’oeuvre dans ce jardin. De nombreuses personnes nous ayant rejoint au fur et à mesure des années peuvent en témoigner et il n’y a qu’à relire les bilans des saisons précédentes pour voir que la vocation première du lieu a toujours été une ouverture sur le quartier et même au-delà. Sur place, des personnes sont même allées jusqu’à colporter la rumeur selon laquelle nous aurions refusé la visite d’une classe de Villetaneuse au jardin, ce qui est complètement faux. Les seules visites de classes de primaires au jardin cette année ont été organisées par les habitants eux-mêmes !

Plus pernicieux encore, ce texte raconte que l’association a été « largement subventionnée par la ville (107 000 € en 5 ans) ». Outre le fait que ces chiffres soient sciemment gonflés à outrance, il s’agit là d’une manipulation grossière visant à nous décrédibiliser. Nous serions donc en train de mordre la main qui nous nourrit et nous existerions grâce à la municipalité… Pourtant, nous n’avons jamais reçu de subvention de la part de la ville. Les seuls financements municipaux ont été issus de prestations diverses (cinéclubs, ateliers vidéo, ateliers d’écriture, ateliers jardinage…), correspondant à de activités menées avec et pour les habitants, mais aussi à de l’achat de matériel, à des droits de projection, à des entrées de cinéma… De manière volontaire, l’équipe de campagne de Carinne Juste parle de subventions alors qu’il s’agit de prestations correspondant à des activités précises, réalisées dans un cadre professionnel, et financées en grande partie par l’Etat dans le cadre de la Politique de la ville. Pour rappel, une « subvention » correspond à de l’argent public distribué à une association pour qu’elle puisse développer son projet général. Ici encore, la manœuvre est tout à fait malhonnête, ce qui ne nous étonne pas en ces temps de campagne électorale où tous les coups sont permis pour se maintenir au pouvoir.

Les subventions regroupent les aides en numéraire ou en nature accordées dans un but d’intérêt général. Elles peuvent être attribuées par les administrations aux associations qui en font la demande.

Source : association.gouv.fr

Cerise sur le gâteau de la calomnie, ce texte était intitulé « Pour des jardins vraiment partagés, non à la privatisation des espaces publics ». C’est un comble de voir l’équipe de campagne d’une candidate « communiste » utiliser une telle terminologie en l’espèce. Rappelons qu’une privatisation consiste à transférer la propriété et le capital d’une entreprise du secteur public vers le secteur privé. Pourquoi mobiliser ce terme dans notre situation ? Cela sous-entend que nous aurions des intérêts au jardin, or jamais personne n’a dû payer pour participer aux activités. Cette insinuation offensive s’inscrit dans la même veine que la rumeur selon laquelle nous profiterions allègrement de subventions. « Privatiser » le jardin sous-entend également que nous souhaiterions devenir propriétaire de l’espace. En l’occurence, et c’est très clair dans les textes qui expliquent notre engagement, ce que nous demandons n’est absolument pas de récupérer la propriété du terrain, mais simplement de poursuivre ce qui a été initié au sein de ce jardin, en continuant de l’ouvrir au maximum, y compris bien entendu aux services municipaux.

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Quant aux personnes de l’équipe de campagne, la plupart franchissait les portes du jardin pour la première fois. De manière caricaturale, elles se sont contentées de répéter des éléments de langages témoignant de leur méconnaissance du lieu, allant jusqu’à tenir des positions complètement fausses. Ainsi, la mairie n’aurait jamais refusé qu’on accède au jardin en hiver, et n’aurait pas demandé de restituer les clefs du jardin. Cette position tenue publiquement est juste un parfait mensonge, comme en attestent les échanges de mails que nous avons eus ces derniers mois. Prenant acte de la décision de geler les activités depuis novembre dernier, nous avions d’ailleurs pour la première fois déserté le jardin en hiver. L’équipe de campagne n’était pas non plus en reste pour remettre en question le collectif dans ses actions, qui ne seraient que le fruit de manipulations, soit de la part de notre association, soit de la part de Dieunor Excellent, candidat de l’opposition, voire même des deux qui seraient secrètement en train de conspirer contre la municipalité. Appliquant une bonne vieille idéologie politique, selon laquelle les habitants, manipulables, ne seraient pas capables de penser par eux-mêmes. Ces personnes viennent décrédibiliser un peu plus leur candidate et leur parti, décidément incapable d’imaginer que les populations peuvent agir en connaissance de cause, de façon autonome et en toute intelligence.

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Ces manoeuvres destinées à jeter le discrédit sur le collectif et notre association n’auront donc pas fonctionné, bien au contraire. La muncipalité en place, soutenue par son équipe de campagne, s’est finalement fourvoyée dans une pratique classique de l’exercice abusif du pouvoir, qui après avoir imposé des règles illégitimes pour arriver à ses fins (en l’occurrence ici anéantir la dynamique collective du jardin pour récupérer le terrain en temps voulu), se fait passer pour la victime de la situation et décrédibilise les concernés quand ils entendent dénoncer les faits publiquement.

Nous n’avons jamais empêché qui que ce soit d’entrer et de participer au jardin. Par contre, la municipalité a fait ce choix d’imposer de manière autoritaire et non concertée des contraintes incompatibles avec les réalités des pratiques du jardinage et de la dynamique collective du lieu. L’après-midi du 22 février avait justement pour objectif de nous remettre à l’ouvrage après tout ce temps sans prendre soin du jardin. Ce que nous avons pu faire malgré les intimidations et grâce au soutien des nombreux habitants présents.

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Malgré tout ce cirque, nous maintenons que l’association d’habitants du Collectif du ver galant, qui a fait de cet espace en friche ce qu’il est devenu aujourd’hui, est la plus à même d’assurer la continuité de la dynamique agroécologique à l’œuvre dans ce jardin partagé. Une véritable convention doit lui être proposée afin qu’elle puisse continuer les activités menées depuis 4 saisons au jardin, dans un esprit ouvert et inclusif, comme cela a toujours été.

Déjà plus de 600 personnes ont signé la pétition de soutien, et nous vous invitons à en faire de même, à la diffuser dans vos réseaux, à venir à notre rencontre dans les rues de la ville et au jardin.

http://chng.it/HF6SPVpw

Merci à toutes les personnes venues apporter leur soutien, nous ne baisserons pas les bras !

Prochain chantier collectif de solidarité au jardin : le 7 mars prochain !

Les membres des associations de l’Autre champ.

2 réflexions au sujet de “Campagne municipale de calomnies”

  1. je suis désolé de vous apprendre que ce que vous avez reçu de la mairie s appelle bel et bien subvention et que une subvention donnée par une institution publique doit correspondre a une activité ou des activités programmées et que l association doit en rendre compte si je n ai rien payé pour les activités c est bien parce que la ville les a subventionnées les 20 000 euro par an en gros c est une subvention de la mairie a l association qui a organisé les activités cela peut correspondre a des achats des salaires des locations de materiel..etc.. cette subvention peut etre attribuée en une fois ou par tranches. ..tout dépend du projet… Une assoc a qui en a confié la gestion d un bien public pour une durée déterminée ne peut exiger qu’ une autre assoc prenne la suite… Pour avoir eu depuis plus de cinquante ans des activités associatives diverses c est bien des demandes de subvention que j ai déposées soit auprès des mairies soit aupres du conseil général soit aupres des ministères et un rapport de réalisation des activités était toujours demandé Sur ces deux points vous avez tord Dire que la mairie a subventionné l assoc n enleve rien au mérite et au dévouement associatif… le rapport d activité que vous avez produit est a mettre en miroir avec les 20000 euros perçus comme subvention…cela s appelle de la transparence. ..

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    1. Effectivement c’est la façon « moderne » de voir les choses. Sauf que pour en avoir discuté en personne avec la maire, parler d’une association « largement » subventionné instille volontairement du doute dans la tête des habitant.e.s. Elle ne peut d’ailleurs pas dire le contraire puisqu’elle aime dans ses discours sur le financement associatif déplorer que ces dernières années, nous sommes passés d’une logique de financement des associations par « subvention » à une logique « d’appel à projet ». D’un point de vue comptable et administratif c’est peut-être pareil mais en vrai ça change beaucoup de choses !
      De plus, près de la moitié de ces soit-disant subventions correspondent au financement global de la préparation et de l’animation des ateliers jardin du centre socioculturel. De notre point de vue il s’agit d’une prestation de service effectuée pour le compte de la mairie, qui elle par contre a touché des subventions auprès de la politique de la ville pour financer ces ateliers jardin. Cela était pareil lors des premières années du cinéclub mensuel que nous organisions avant que l’on nous propose de porter en notre nom ce projet devenu le cinénomade.

      Bref pour nous aucun problème avec tout ça, mais ce que l’on critique c’est la manoeuvre destinée à jeter le discrédit sur notre association auprès des habitant.e.s en utilisant volontairement les termes « largement subventionnée ». C’est malhonnête et plusieurs personnes de l’équipe de campagne l’ont même reconnu.
      Quant au fait de vouloir que l’association d’habitant.e.s puisse prendre sereinement le relai (car ce sont ces personnes qui ont fait du jardin ce qu’il est devenu – au départ il n’y a rien que des maisons effondrées et enfouies) on ne peut effectivement pas l’exiger, mais on peut porter avec elleux le combat pour en faire éclater toute la légitimité.
      Charles.

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