Édition 2023

C’était déjà la quatrième édition du festival Plein champ !

Organisée les 15, 16 et 17 septembre dernier, l’édition 2023 du festival plein champ est désormais derrière nous. On s’en remet à peine tellement le week-end était riche et dense ! En témoignent, ces quelques lignes qui tentent de résumer ce qui s’est joué lors de cette édition.

Cliquez ici pour voir les plus belles photos du festival Plein champ 2023

Cela fait quatre ans que ce festival de cinéma et d’écologie populaire rassemble habitant.es, collectifs et associations autour d’une programmation mêlant cinéma, discussions et pratiques collectives en tout genre et pour tous les publics, au sein d’espaces dédiés à l’agro-écologie participative dans les quartiers sud de la commune de Villetaneuse. Véritable temps fort de l’année pour l’association, ce festival est un concentré de ce qu’elle tend à faire pendant le reste de l’année : créer les conditions d’une convergence des pratiques engagées pour l’émancipation et la transformation de nos quartiers. Le festival Plein champ est aussi une formidable occasion d’expérimenter, de créer de nouveaux liens, de rencontrer plein de nouvelles personnes et de nouvelles idées, ce qui s’est encore illustré à merveille lors de cette édition.

stef burlot

Le festival s’est ouvert le vendredi 15 septembre avec au programme, un chantier de construction de nichoirs animé par nos équipes et des habitant.e.s (le fameux chantier de la “Cité des oiseaux” qui durera tout le festival), la réalisation d’un herbier collectif brodé avec l’association Auberfabrik, un atelier autour du soin des organes féminins et une discussion articulant les pratiques des jardins populaires et la notion de droit à la ville, animée entre autres par Antoine Lagneau (chercheur associé à l’université de Bourgogne) et Simon Le Roulley (chercheur à l’Observatoire du droit à la ville). Rien que ça !

Ecoutez ici le podcast de la discussion « les jardins populaires : le droit a la ville en actes »

Le suite du week-end s’est déroulé autour de deux grandes thématiques, ayant chacune occupé une journée. Ainsi, le samedi, la programmation s’est déroulée autour de l’intitulé « agir avec le vivant et résistances locales » ; une après-midi visant à explorer les manières de nous lier aux vivants autre qu’humains, à recréer des liens sensibles avec nos milieux de vies et à porter davantage d’attention au vivant qui résiste un peu partout autour de nous. Une balade à la friche de l’Îlot des poiriers (à proximité du lieu du festival), animée notamment par une personne de l’association Communerbe, a par exemple permis de découvrir un certain nombre de plantes, qualifiées d’invasives qui poussent spontanément dans les milieux pollués et dont il faudrait interpréter la présence plutôt que de chercher à s’en débarrasser. Aussi, la suite de l’atelier de construction de nichoirs et le semis d’une mini-prairie de plantes sauvages indigènes ont constitué des exemples de gestes concrets qui favorisent l’accueil de la biodiversité dans nos quartiers. Cette exploration s’est achevée par une discussion avec Léna Balaud, co-autrice de « Nous ne sommes pas seuls » (Seuil, 2021), un livre qui fait en quelque sorte rentrer les vivants non-humains en politique à l’appui d’alliances spécifiques et en agissant « avec elle contre ceux qui l’effondrent ».

Cliquez ici pour voir les plus belles photos du samedi

autre champ

Déployée autour de la thématique “Nos terres proches » et des « savoir-faire sans frontières », la programmation du dimanche était consacrée aux questions d’interculturalité dans le rapport au travail de la terre, avec le but de faire résonner les connaissances des quatre coins du monde des habitant.e.s et la question de la terre comme possibilité de travail et de ressources. Plusieurs ateliers ont été mis en place pour valoriser et faire circuler des savoir-faire artisanaux, avec notamment la fabrication d’arepas (pains colombiens) animée par Caterina, de galettes kabyles aux côtés de Dya et Takfa, de pains au levain animés par Simon le boulanger de la Briche à Saint-Denis et les membres des West side bastards venus avec leur four à bois mobile. A noter également l’atelier proposé par Ibissem, autour de la fabrication et de l’application du henné. L’écrivaine brésilienne Sandra Guimarães, a par ailleurs animé un temps d’échange autour de la question des origines géographiques des aliments et des plantes pour resituer leurs trajectoires dans l’histoire, notamment l’histoire coloniale. Active autour des questions d’agriculture et d’exil, l’association A4 est venue projeter son film documentaire  « D’Egal à égal », réalisé lors de voyages/enquêtes auprès de paysan.ne.s du Limousin, avant d’animer une discussion très suivie autour de la question du travail agricole des personnes en parcours migratoires et des possibilités de « sortir de la ville ».

Cliquez ici pour voir les plus belles photos du dimanche

Laeticia Recour

Dans la continuité des années précédentes, la thématique du soin a également traversé la programmation du festival sous diverses formes, avec des ateliers autour des plantes médicinales (sur le soin des organes féminins et un temps d’éveil des sens par les plantes), un cours de yoga avec l’association sportive PMAV, et un espace dédié à la découverte de la naturopathie ouvert tout au long du week-end, animé par l’association Fun Être sur l’Île.

Cliquez ici pour voir les plus belles photos des espaces de soin du festival

Stef Burlot

Côté programmation cinéma, 5 séances se sont tenues en journée sous le chapiteau installé dans la parcelle du poulailler. Une séance jeune public, avec le film « La colline aux coquelicots » de Gorō Miyazaki, a ainsi été proposée le vendredi. Puis le samedi, en résonance avec la thématique « agir avec le vivant », ont été projetés les films « Birds of America » de Jacques Lœuille, puis Foragers de Jumana Manna, en présence de l’équipe du Festival ciné Palestine. Dimanche, en lien avec le thème de la journée « Nos terres proches », le chapiteau a aussi accueilli une séance du film « La terre de Gevar » de Qutaiba Barhamji. Deux séances en plein air se sont également tenues, avec la projection du magnifique documentaire d’Anna Roussillon « Je suis le peuple » vendredi soir, et le samedi soir, le film « De l’eau jaillit le feu », de Fabien Mazzocco, en sa présence, avec un joli échange avec le public.

Cliquez ici pour voir les plus belles photos des projections

Laeticia Recour

Outre ces temps forts, de nombreux ateliers et animations plus ponctuels ont jalonné la programmation du festival, offrant sans discontinuer des espaces diversifiés et inclusifs au public venu nombreux. Durant l’après-midi du samedi autour des pratiques pour agir avec le vivant, un membre du collectif Guérilla gardening a encadré la réalisation d’un tag végétal à base de mousse, pendant qu’un atelier de cyanotype était animé à partir de plantes glanées lors de la visite de la friche. Pendant ce temps encore, des dizaines de (jeunes) cyclistes réparaient leurs vélos au sein de l’atelier d’auto-réparation animé par les personnes de l’atelier vélo nomade de Saint Denis. Samedi encore, la radio LBS FM, association voisine, est venue animer une émission et couvrir l’événement. Une jeune équipe d’animateur.rice.s radio a ainsi convié les participant.e.s et invité.e.s du festival à venir s’exprimer sur leur plateau pour une émission en direct, offrant une belle diversité de voix et d’expériences autour des pratiques, des liens avec l’autre champ, et de différents sujets liés à l’écologie.

Le dimanche, c’est le collectif des Scotcheuses qui est venu animer un atelier fanzine déjanté, à partir des thématiques du festival, donnant lieu à l’édition d’un numéro mémorable imprimés en quelques exemplaires. Par ailleurs, tout le week-end, plusieurs animations à destination des jeunes publics ont aussi été proposées, à l’image du percussionniste Ebawadé venu avec ses instruments le dimanche, de la compagnie Vol en éclat, et au sein de l’espace enfants au jardin partagé, avec la talentueuse Sokona (qui réussit chaque année l’exploit d’encadrer une vingtaine d’enfants en continu dans un cadre calme et vivant). Enfin, pour clôturer le festival, la compagnie 7 fois la langue est venue présenter son spectacle HOUL, une histoire tous publics d’un frère qui part à la recherche de sa sœur disparue en mer, avant que le groupe KaceKode mette le feu à la scène avec un savant mélange de sonorités tous azimuts. Un concert que la pluie est venue interrompre un peu plus tôt que prévu, sans rien enlever toutefois à la beauté du week-end.

Cliquez ici pour voir les plus belles photos des ateliers

autre champ

Les associations et collectifs venues présenter leurs activités ont également enrichi le festival, multipliant les approches et les ressources autour des thématiques du week-end. Merci au Festival Ciné-Palestine, au collectif de protection des Berges de Seine, au collectif A4, à l’association villetaneusienne Je suis prêt.e, et à l’incontournable collectif du Ver galant, l’association d’habitant.e.s liée au jardin partagé de Villetaneuse, qui, en plus d’aider à l’organisation du festival, a proposé des collations et son accueil durant tout le week-end. Merci aussi aux Femmes battantes, à l’association Kania, à Emal et Salim, à Zohra… pour les délicieux repas concoctés au fil du festival. Enfin, un grand merci à toutes les personnes venues aider au bon déroulement du festival dans l’ensemble de ses aspects (de la technique au toilettes sèches) et de ses espaces, du bar, aux installations des projections, en passant par la restauration. Merci aussi à l’ensemble des nos partenaires et soutiens matériels et financiers*, et au média Reporterre, notre partenaire presse pour cette édition.

Cliquez ici pour voir les plus belles photos des équipes bénévoles et des espaces du festival

Pour cette nouvelle édition, toutes ces belles énergies locales et plus lointaines ont à nouveau convergé, avec autant de bonne humeur que de détermination à mieux vivre dans nos quartiers. Avec la conscience que pour éviter ou du moins limiter la catastrophe écologique en cours, il est impératif de soutenir des pratiques collectives à l’appui de forces locales, pour se remettre en mouvement et se relier au monde vivant, à l’image des nombreuses initiatives qui se développent un peu partout dans les campagnes et les quartiers. Rendez-vous l’année prochaine pour faire le point sur toutes ces avancées! 

L’équipe de l’association de l’Autre champ

(* Le festival a été soutenu en 2023 par la mairie de Villetaneuse, l’appel à projet Fabrique d’avenir de Plaine commune, par le dispositif Quartiers d’été -politique de la ville- et par l’APES)  

autre champ

Laisser un commentaire