Dimension transversale du projet des Champs ouverts, ce soutien s’exprime d’une manière diffuse dans toutes les activités agroécologiques menées aux jardins, par des méthodes de culture qui améliorent la vie du sol en y apportant de la matière organique et des engrais verts, en mettant à l’honneur la diversité génétique des variétés cultivées grâce à des semences paysannes, ou encore, par de petits aménagements sur nos parcelles pour que la vie puisse y circuler sans trop de contraintes.
Plus généralement, on pourrait dire aussi qu’aux jardins, l’observation patiente de ses transformations et tous les gestes précautionneux effectués au quotidien pour les entretenir, sont autant de manière de transmettre et de cultiver une certaine attention aux vivants.
En dehors des jardins et des Champs ouverts, depuis 2020, l’association organise également des sorties de reconnaissance de plantes sauvages et communes. En 2022, ces sorties ont pris la forme d’un cycle d’atelier autour de la biodiversité urbaine, en particulier celle des friches de Villetaneuse. La réalisation et l’installation prochaine d’un panneau pédagogique au cœur de la friche Saint-Leu permettront de mieux comprendre les écosystèmes si singuliers des friches, réservoirs insoupçonnés de biodiversité au cœur de la ville.
Dans le contexte d’une sixième extinction de masse engendrée en tout point par l’activité humaine, l’association souhaite cette année s’approprier d’avantage ces enjeux et réfléchir à tous les moyens qu’il serait possible de mobiliser à notre échelle pour faire face à l’effondrement de la biodiversité : au sein des parcelles des Champs Ouverts mais aussi dans les parcs, friches et autres espaces de nature qui permettent encore, même en pleine ville, de cohabiter avec d’autres espèces que la nôtre.
En complémentarité avec ce qui est proposé aux jardins , il s’agira déjà de mieux connaître la diversité des espèces locales en s’initiant avec des naturalistes à des inventaires participatifs de la faune et la flore (oiseaux nicheurs, invertébrés, flore sauvage…) qui, comme nous les humains, habitent et fabriquent quotidiennement ce territoire.
Il s’agira aussi de déborder les cadres comptables dans lesquels on nous impose désormais de traiter de la biodiversité.
Il semblerait qu’aujourd’hui, le seul moyen qu’on ait trouvé pour l’intégrer aux prises de décision en tout genre, soit de la réduire à ses multiples « services écosystémiques » par lesquels il est désormais possible de quantifier la valeur marchande d’un arbre – pour ses services de captation de CO2, d’amélioration du climat… – ou d’un insecte pollinisateur – pour ses services de reproduction des plantes.
Ces logiques perpétuent les mêmes visions utilitaristes du vivant qui ont en premier lieu provoqué et légitimé son effondrement.
Nous chercherons donc à démultiplier les manières de découvrir et de défendre la biodiversité locale, que ce soit en semant des plantes sauvages et locales sur nos parcelles, par l’exploration de pratiques bioculturelles ou en menant un projet artistique au long cours – avec de l’écriture et de la vidéo par exemple.
Toutes ces pistes constituent autant d’occasion de créer de nouvelles relations, plus sensées et sensibles, avec les vivants autour de nous.
Si ce vaste chantier vous intéresse et que vous souhaitez y prendre part, un petit groupe des Champs Ouverts est en train de se créer sur le sujet, n’hésitez pas à nous contacter pour le rejoindre.
L'Autre Champ 